(Jahi Sissoko) sous l'ombre d'un arbre

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Il glisse, là, il glisse comme la folie qui coule, là, dans ton sang. Il glisse alors que tu ne réfléchis même pas. Il glisse alors que tes yeux sont presque dans le vague. Tes oreilles comme bouchées. Parce que t’es en quelque sorte un peu comme pas là. Un peu comme dans un ailleurs. Un ailleurs que toi seul connais. Oh oui, juste toi seul, alors que le rouge tâche, là, le creux de ta joue, le creux de ton coude. Tu souris trop fort, trop grand. Et, soudainement, le clac se fait entendre. Le clac qui aurait pu faire sursauter quelqu’un s’il avait été, là, dans la même pièce que toi. Mais, non. Parce qu’ici il n’y a que toi. Toi. Très peu de personnes peuvent entrer ici. Oh oui. Quasi personne même. Alors, oui, le bruit ne fait sursauter personne. Personne. Et pourtant, le rouge éclabousse. Les gouttes volent un peu partout autour de toi, là, dans l’air. Mais… Mais… Tu fixes devant toi. Tu regardes et soudainement, le rire ne peux qu’exploser. Exploser comme le bruit soudain. Exploser alors que ton regard fixe enfin quelque chose. Exploser alors que tu ne comprends pas ce que tu ressens vraiment. Là, ça bat trop fort dans ta poitrine. Là, ça grogne trop fort dans ton ventre. Et pourtant. Pourtant. Tu fixes ta main. Ta main qui vient de claquer, là, au milieu du trop parfait, du trop blanc. Là, alors que le rouge s’éparpille un peu au hasard. Là, sur la toile. Là, sur l’art que tu viens de créer. Là. Tu la retires doucement. Trace violente au milieu du blanc. Trace violente. Tu n’y toucheras plus. Oui, t’es certain. Certain. Un nouveau sourire, un rire. T’as réussi.

Tu fermes doucement les yeux. Marches calmement alors que tes orteils nus sentent l’herbe sous leurs peaux. Tu souris doucement, un livre pendant lâchement dans ta main. Tu crois bien que tu as eu la meilleure idée du siècle en venant ici. Tu avais envie, besoin peut-être, de quitter la routine, le train train des études. Chercher un quelque chose que tu n’avais pas dans la capitale française. Trop bruyante, fourmilière incessante, elle était d’une créativité sans fin. Et pourtant. Pourtant ici, les idées venaient, explosaient. Te donnaient une nouvelle vision, un calme doux qui calmait tes ardeurs. Qui te donnaient envie de te laisser tomber, juste là, dans l’herbe. Et le corps chute, le dos cogne le sol et le regard fixe le trop bleu du ciel. Le livre tombé au hasard à tes côtés. Et tes yeux fixent le trop bleu, fixent les quelques nuages ici et là. Tu devrais le peindre, un jour, le ciel. Oh oui. Folie qui glisse là, dans ta peau, dans ton sang, comme le pinceau glisse sur tes toiles.

Un jour.

Le rire explose alors que la bouteille explose au sol. Tu attrapes l’épaule à côté de toi pour t’écrouler dessus. « Tu venais de dire que tu ne le ferais pas ! » Oh oui, il venait de dire que cette fois, il ne casserait rien. Rien. Et pourtant, la bouteille de bière gît aux pieds de la table. Et ton rire trop contagieux ne peut pas s’empêcher de raisonner dans l’air. Tu regardes ton ami qui semble particulièrement contrarié de ton rire et pourtant, il finit par t’accompagner, vous accompagner tous. Peut-être parce que c’est le milieu de la nuit. Peut-être parce que c’est pas la première bière. Oui peut-être. Mais, aussi parce que tu le sais, que ton rire est contagieux, un peu bizarre. Il suffit d’une note pour faire sourire les autres. Vraiment. Rire si fort, rire si beau. Vous levez une main pour appeler un serveur, pour recommander la bière qui vient de s’étendre au sol. Et, la nuit pourra comme ça continuer. Continuer jusqu’au petit matin. Heureux d’être en week-end.


Le corps sursaute, les yeux s’ouvrent violemment. Tu ne comprends pas où tu es. Pas encore, quelques secondes, quelques secondes pour revenir à toi. Quelques secondes pour comprendre que tu es allongé, que tes bras reposent le long de ton corps. Comprendre que… Que… Le halètement surgit de nulle part. Le gémissement aussi. Tu refermes les yeux et pose une main contre ta bouche. Glisse tes doigts le long de tes joues, de ton cou. Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Tu ne sais pas d’où ça sort. Tu ne sais pas… Tu… Tu halètes à nouveau. Revois le mirage de tes songes. Revois le pinceau glisser là, le long d’une épaule, là, le long des côtes, du dos qui glisse, glisse…. Et tu peux pas empêcher ta seconde main de glisser ailleurs, de se perdre là… Là. Gémissements, tu te mords la lèvre. Tu te laisses partir dans le mirage, le fantasme. Bon Dieu, bon Dieu. Tu ne sais pas d’où ça sort, ça. Tu ne sais pas. Et tu veux pas chercher. Pas chercher. Non, pas alors que ta jouissance t’attrape, te coupe le souffle. En l’imaginant, lui. Garçon croisé par hasard. Garçon qui fait glisser en toi des envies que tu n’avais jamais eu. Tu le veux. Dans tous les sens du terme. Tu le veux. Sous ton pinceau, sous tes doigts. Tu le veux.

Questionnaire d'admission
Le camping et vous, c'est comment ?
T’as jamais été un grand aventurier. Famille aisée, t’as jamais vraiment connu les vacances à l’arrache en toile de tente, en camping-car ou même en mobil-home. C’est que plus tard que t’as découvert ça avec tes potes. Des soirées au clair de lune, du feu et des marshmallows grillés, des bières et des tentes pour dormir. Oh oué, t’as dû attendre la fin de ton adolescence pour découvrir tout ça. Et t’as appris à aimer ça. T’aimes partir à la découverte d’ailleurs, la nature, le bruit qu’elle fait, le chant des oiseaux ou du vent dans les feuilles. Et même si tu aimes camper avec tes potes, t’aimes tout autant partir seul. Trouver un calme que tu n’as pas en temps normal. Oué, t’aimes bien ça camper. Mais, si tu peux choisir, tu prendras plutôt un petit logement plutôt que ta tente, surtout si tu es seul.

L'objet indispensable dans votre sac ?
Tu ne peux pas en prendre qu’un seul. Mais, ce serait un carnet à croquis et au moins un crayon. Oui, tu pourrais partir au bout du monde sans rien. Du moment que tu aurais la possibilité de dessiner, tout irait bien. Même si en vrai, il vaudrait mieux avoir un couteau suisse ou un truc du genre dans un sac à dos en partant à l’aventure. Bien mieux pour survivre en terrain hostile !

En pleine nature, qu'est-ce qui va vous manquer le plus ?
Pas grand-chose, réellement. Si tu décides de partir dans la nature, c’est parce que tu en as envie. Parce que tu as décidé de le faire. Et puis il ne faut pas se mentir, sauf si vraiment il y a une catastrophe, qui part sans rien de nos jours ? Y a toujours la tablette, le smartphone dans un coin d’un sac, d’une poche. Presque personne ne part avec réellement rien. Sauf si c'est un stage de survie à la rigueur. Toi, t’es juste au camping, pas coupé du monde.

Vous allez débarquer seul ?
Seul, oui. C’est l’idée, se couper un peu de la vie quotidienne, trouver peut-être de nouvelles connaissances, de nouveaux amis, le temps du séjour. Pouvoir errer ici et là sans contrainte, pouvoir sauter dans un lac, une rivière. Oui, juste faire comme tu veux, où tu veux. Et si dans l’aventure, tu rencontres des gens, c’est aussi bien.

Et niveau confort, vous vous attendez à quoi ?
Un camping, c'est un camping. Et puis, toi, tu vas pas dormir dans une tente, non. Toi, t'as choisi une hutte. Pour avoir un minimum de confort, d'intimité aussi. Parce que le séjour en tente, c'est pas le plus sécurisé et le plus intimiste faut dire !

Âge : Trente-deux ans. Fuseau horaire : Euuuh, France, GMT+2h00. Type de personnage : Pré-lien de @Diego Sanchez. Comment avez-vous connu le forum ? : Sur Pub RPG Design. Autre chose ? : C'est beau par ici   .  Crédits : Thalsicons, Nintolga.

Groupe : Sun.
Faceclaim: Désiré Quadjo Mia.